Poitiers 2018, ou le jubilaire de la GT. (par Pierre Cooreman)

Organisé par Bernard GUYONNEAU

 

 

Beaucoup, beaucoup de chiffres pour notre rassemblement 2018 !

Je vous propose dès lors un petit exercice pour tester votre attention mathématique aux nombreux discours qui ont émaillé ce rassemblement. Veuillez donc prendre un crayon, et dessinez une flèche entre une description et le chiffre qui lui correspond :

1) Age de l’Opel GT                                                     57.000

2) Rassemblements de l’Entraide à ce jour                 1.000

3) Participants à Poitiers le samedi
(selon les organisateurs)                                             507

4) GT à Poitiers le samedi (selon la police)                  370

5) Kms parcourus cette année à Poitiers                     180

6) Membres du plus gros club Opel GT d’Europe         85

7) Châteaux sur le site de Chauvigny                          50

8) Nombre de Présidents à l’Entraide                         21

9) Sarcophages mérovingiens à Civaux                        5

10) Année de la victoire de Clovis sur les Wisigoths   0

Ceux qui ont tout bon peuvent poursuivre leur lecture. Quant à ceux qui n’ont pas trouvé, ils doivent dès à présent se porter volontaires auprès du non-PrésiJean pour organiser un rassemblement à partir de 2023. Je leur conseille néanmoins de se renseigner sur les objectifs qui leur seront fixés par les non-Présidents et les nombres à gérer avant de s’engager. C’est que Coco, Bernard Haddock* et Gilles, nos G.O. 2018, avaient quand même l’air un peu las le samedi soir. Mais pourquoi donc ?

Tout avait commencé dès le jeudi en fait (déjà 1 jour de plus que d’habitude) car il aurait été dommage de rallier Poitiers sans faire le tour du Futuroscope. Quelques GTthropopithèques** se retrouvent dès lors sur le parking du Campanile dès l’après-midi du 6 septembre, non sans avoir tourné dans Poitiers dans la journée pour certains anacoluthes**! L’invitation était pourtant claire : l’hôtel « est situé entre la (N10) devenue D910 et l’Autoroute A10, sortie n°28, au 1er rond point à droite, puis au rond point téléport 3 à gauche aller au n° 10. Par GPS 46°33’45.72N, 0°21’31.61. » Plus précis que çà, c’était quand même difficile.

Finalement, ce sont au moins 61 GTistes et autres zouaves** qui se croisent et se recroisent entre les 25 attractions du Futuroscope dès le vendredi 7, plus ou moins secoués par les chocs cosmiques, crétinisés par les lapins du même nom ou copilotés en VR5D par Sébastien Loeb en personne. Le soir, ils sont plus nombreux encore pour une petite balade sous la lune afin d’admirer « La Forge aux Etoiles » une aquaféerie imaginée par le Cirque du Soleil. Elle va nous permettre de faire de très beaux rêves en 2CV, celle qui débuta et clôtura le spectacle.

Le samedi 8 au matin, pas besoin de réveil, le TGV est là pour nous appeler vers de nouvelles destinations. Ça fait pppzzzzzzouuuiitttttt tout à côté des chambres, et très vite. C’est qu’à partir de 9 heures nous sommes attendus à la « concession Opel de Migne-Auxances». Il y a déjà un road book pour nous y conduire, mais comme dirait Gilles, on n’aura le road book qu’une fois qu’on y sera 😊.  Ce n’est pas grave, on a toute la matinée pour y arriver et y découvrir, outre les GT Greder de l’Entraide, une exposition de 2 impressionnantes répliques de GT de compétition, ainsi que quelques belles surprises amenées de Rüsselsheim grâce à la coopération du non-PrésiBernard et d’Opel France, qui veut marquer le coup pour nos 50 ans. Si l’esthétique du proto de la GT laisse perplexe, il n’en est pas de même de la superbe aéro GT. Mais pourquoi donc ne l’ont-ils pas fabriquée, elle est superbe ! Juste à côté des GT de rêve, accueil des chauffards** par Coco et remise de la plaque de rallye, des plans et du road book, de quelques indications touristiques pour mieux comprendre et découvrir la Vienne.

Les GT arrivent, l’une après l’autre, et si je vous dis que non-PrésiBernard est en short pour organiser le parking, vous saurez que le temps Poitevin est plus sec et ensoleillé que le temps Breton de l’an passé. Il y aura 83 GT (d’après les organisateurs), sans compter une Manta B, une Kapitan, une Kadett GTE, une Commodore et une Admiral ...  Mention spéciale aux 2 GT qui arborent de très gros autocollants 50 ans sur leurs flancs. C’est vrai que nos voitures deviennent de vraies anciennes avec le temps qui passe.  Mais revenons à notre appel à candidatures : toujours pas d’intéressés par l’organisation de 2023 ? Ça ne fait que 189 personnes à nourrir – sans alcool – avant le grand départ pour la découverte de la région. Alors que les journalistes de la presse interrégionale pressent nos représentants de mille questions, Bernard nous donne les explications : nous serons divisés en 4 groupes de +/- 20 GT, qui ont entretemps reçu leur badge numéroté sur le pare-brise. Le groupe 1 suivra la GT blanche de Bernard, le groupe 2 la GT « trafiquée » de Gilles, le groupe 3 la GT Greder de Coco et le groupe 4 la GT cabriolet de leur fille. Nous roulerons donc en 4 équipes vers la cité médiévale mystérieuse et surprenante de Chauvigny, la seule difficulté pour y arriver se trouvant « après le pont, à l’entrée de la ville, où nous devrons prendre la troisième à droite, à gauche donc (sic) ». Bernard, qui s’affiche plus Haddock que jamais*, demande de l’ordre, tonnerre de Brest**, mais que faire devant la gouaille et la bonne humeur des cornichons** qui caractérisent tellement notre Entraide ! 

Nous y arrivons sans problèmes, et malgré la prudence des organisateurs qui avaient prévu un parking en épi le long d’une venelle réservée à notre intention, nous sommes obligés de faire preuve d’initiative car des sapajous** peu scrupuleux ont pris les places qui nous étaient réservées.  Ça un contretemps ? Point du tout, l’organisation d’un tel rassemblement historique a de la ressource et les 85+ voitures finissent par se parquer aux abords immédiats de la cité médiévale. 4 guides attendent les 4 groupes pour faire revivre l’histoire de la cité aux 5 châteaux, un ensemble unique en Europe. Chacun part à la découverte de son donjon, de sa collégiale ou de son musée, le groupe 3 croisant ainsi le groupe 4, qui lui-même suivait le groupe 1, attendant que le groupe 2 libère l’ascenseur. Je ne vous dis pas les mélanges que tout ça a occasionnés, avec pour conséquence que les perdus (volontaires ?) n’ont, d’après leur défense, eu d’autre choix que de créer spontanément un groupe 5 de résistance à la chaleur ambiante. Le caractère de la visite à la taverne du XXIème siècle qui s’en suivit n’était sans doute pas historique, mais reflète bien le tempérament spontané et créatif qui anime l’Entraide et ses membres. Et bien oui, les volontaires pour 2023, il faudra aussi penser à encadrer ce groupe 5***.

« Le point de vue depuis la terrasse du château d’Harcourt suffit à convaincre que la perspective réserve encore de jolies surprises et qu’il est grand temps de se remettre en route **** disait très récemment un auteur que nous apprécions. Et c’est ce que nous fîmes avec toutefois un pitstop de ravitaillement offert par la mairie de Chauvigny. Nous apprenons que le maire, très fier de sa ville unique et de son histoire, est acquéreur d’une GT et est très heureux de voir une telle organisation passer par sa ville au très riche patrimoine. Il nous rappelle que la pierre de Chauvigny soutiendrait la statue de la liberté à New York tandis que la meilleure porcelaine au monde y est fabriquée depuis des centaines d’années. Chauvins à Chauvigny ? Tout se termine par une légère confusion, quand le maire remercie le Président de l’Entraide, et que nous tentons de lui faire comprendre qu’il n’y a pas 1 Président mais 2 non-Présidents. A propos du « pot du maire », et pour les candidats organisateurs du 23ème, je note qu’il faut pouvoir tenir compte d’évènements imprévus tel que celui rapporté ci-après : Bernard, canaille** : « Gilles, j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle, je commence par quoi ? » Gilles, inquiet : « Je ne sais pas, par la mauvaise par exemple ? ». Bernard, déconfit : « Nous n’avons pas la salle de la Poterie, pour le discours du maire ». Gilles, à peine désorienté : « Eeehh, et la bonne nouvelle ?». Bernard, souriant de sa facétie : « c’est que nous serons reçus dans la salle d’apparat de la mairie ! ». Comme quoi, tout va bien pour les potes du maire, qui peuvent ajouter au Guinness book que nous avons amené un record d’Opel GT (85), ayant parcouru un record de kms (57.000) pour se retrouver dans la Vienne.

Retour au Campanile par des routes diverses, car nous avons hâte de nous retrouver pour les agapes vespérales. Avec une légère inquiétude : mais où va-t-on mettre tout ces cannibales** ? Nos organisateurs font à nouveau preuve d’efficacité, plaçant finalement toutes et tous dans les deux salles à notre disposition. Une armée de serveurs se hâte pour un service rapide, interrompu par la remise des chèques ou enveloppes, afin de rembourser à chacun une essence qui grève chaque année un peu plus le budget de l’Entraide. Je ne vous dis pas le brouhaha avec une équipe pareille, qui cette fois-ci, a en outre oublié de se limiter à l’eau pétillante. Comment les discours vont-ils être entendus ? Incroyable, il y a même une sonorisation cette année, et nous parvenons à comprendre le non-PrésiJean quand enfin il entame son discours tant attendu. C’est l’année de tous les records, et les espoirs du non-comité pour la participation aux 50 ans sont tout simplement explosés. Roland de Narbonne, qui est aussi Germain, lève le voile sur le rassemblement 2019 qui aura lieu les 21 et 22 septembre, sur les côtes de la Méditerranée. Au programme châteaux cathares, vieux villages et peu de chance d’avoir de la neige en septembre. Ce n’est toutefois pas à coté, et certains nordistes essaient en vain de trouver des excuses pour échapper aux 1.000kms qui éloignent Lille de Narbonne. Roland, pourrais-tu, peut-être et éventuellement, prévoir un parking pour les remorques ? Pour marquer le coup du 50ième, Patrick prend aussi le micro car il a créé des souvenirs pour remercier ou féliciter les uns et les autres. Un petit moment d’émotion aussi quand Christian souligne l’esprit d’accueil qui règne à l’Entraide, et un petit mot sympa pour remercier Wolfgang et Birgit d’Opel-GT-Teile.de, venus en voisin depuis l’Allemagne. S’ensuit une invitation du Belgian Opel GT club pour leur 30ième anniversaire et le 27ième rassemblement européen, qui se déroulera à Wachtebeke en Belgique le deuxième week-end de juin 2019. L’Entraide n’est elle pas maintenant affiliée à l’association européenne des clubs Opel GT, avec le plus gros nombre de membres inscrits, soit plus de 300 ?

Eeehhh … Ici, il y a comme un blanc, ou un trou noir...

Comment çà il est déjà 7h00 du matin ? Mais je viens de me mettre au lit et je n’ai pas entendu le pppzzzzzzouuuiitttttt … Ah oui, zut, on démarre à 8h00 ce dimanche, et Bernard nous a bien dit que 8h00, c’était 8h00, mille millions de mille sabords**. « Oui chef » avions-nous repris en cœur. Départ à l’heure donc et arrivée au superbe château poitevin de Vernon où nous découvrons un musée privé de l’automobile. L’éclectisme du propriétaire en fait tout le charme, et je ne peux vous donner la liste de tous les véhicules dissimulés derrière les portes des « anciennes, ou des « cabriolets-roadsters », sans oublier « sport et compétition », « berlines – coupés » ou « nursery ». Un rassemblement avant de quitter le château, où Bernard nous apprend une mauvaise nouvelle : « la GT de Thierry est en panne de pompe à essence » ! Mais il y a une bonne nouvelle : « la GT de Thierry est rouge, et il y a trop de rouges ». Il nous explique aussi que le circuit du Val de Vienne qui va nous accueillir dans quelques kilomètres est interdit aux misérables**  « qui « pissent de l’huile ». Est-ce clair ? » « Oui chef » ! Sans attendre, les GT démarrent, même celle qui a perdu sa clé et qui est aussi la seule à perdre de l’huile au moment où nous nous préparons à monter en épi de 3 à 4 de front sur le circuit en file indienne. Mais que ces mécaniques sont fiables, puisque même la GT rouge redémarre sous les vivats des autres zouaves**. Après deux tours à allure modérée, nous nous dirigeons vers la cafétéria du circuit où nous sommes attendus pour un buffet d’adieu.

Enfin pas vraiment, puisque contrairement au programme habituel, 2 surprises supplémentaires nous attendent dès que le déjeuner sera terminé (et hop, un ½ jour en plus). Les rumeurs les plus folles circulent : est-il vrai que ceux qui le souhaitent sont attendus à la centrale atomique de Civaux ? Civaux, où déjà les mérovingiens mouraient par centaines au vu du gigantesque cimetière antique que nous découvrons sur place. Notre guide nous laisse le choix de l’hypothèse historique : sont-ce là les tombes des bachi-bouzouks** de Clovis, qui comme tout le monde le sait vainquit les Wisigoths en 507, sans doute pas à Vouillé mais peut-être à Civaux ? Ou les sarcophages sont-ils ceux des va-nu-pieds** qui se rendaient à l’abbaye de Ligugé, créée à un jet de pierre par Saint Martin en 361 et en personne ? Remplis de ces interrogations, nous quittons le cimetière clôturé de dalles de sarcophages ancestraux, après que notre guide eût qualifié nos connaissances historiques de « niveau maternel », au vu des réponses iconoclastes** que nous proposons à ses questions sur l’antique Civaux. Qu’à cela ne tienne, nous allons nous rattraper à la dernière étape, le musée de la guerre de Tercé, ou plutôt des conséquences de la dernière guerre pour un territoire situé en zone libre. Intéressant en effet de voir cette guerre sous un autre angle.

Il n’y a plus beaucoup de monde quand la visite s’achève, car petit à petit chacun a dû se résoudre à prendre le chemin du retour. Avec un incident en direction de la Bretagne, mais vite oublié grâce à notre Saint-Bernard et à son plateau magique *****

Merci à Coco, Bernard et Gilles pour ce moment d’exception, ainsi qu’à tous les moussaillons** qui ont fait de cette escapade pictavienne un autre grand moment de l’Entraide. Et n’oubliez pas de poser votre candidature pour l’organisation du 26ème rassemblement, même si vous avez pu répondre à toutes les questions.

 

*Voir Bulletin n°65, sur les raisons de l’appellation « Bernard Haddock », enregistrée depuis 09/2014.

**Vocabulaire Haddockien certifié d’origine.

*** PS : je peux aider, j’ai tous les noms de ces boit-sans-soif**…

**** Jean-Claude Amilhat, dit Jicé, Auto-Rétro n°433, septembre 2018, page 69.

***** Voir Bulletin n°65, pour re-découvrir qui est notre Saint-Bernard.